Dans le secteur du transport routier, la gestion du temps n’est pas toujours très bien comprise de tous. En raison de la nature du travail, le calcul des heures supplémentaires est parfois complexe pour les entreprises comme pour les salariés. De nombreux conducteurs routiers affectés au transport de marchandises ou de personnes s’interrogent sur leurs droits, les règles applicables ou encore sur les dispositions prévues par la convention collective. C’est un sujet important pour bien gérer votre contrat de travail, votre rémunération et éviter tout litige avec votre employeur.
Sommaire
Que faut-il comprendre des heures supplémentaires dans le transport routier ?
Dans ce secteur comme dans tout autre, les heures supplémentaires sont celles qui excèdent la durée hebdomadaire fixée à 35 heures et prévue par la loi. Toutefois, les conducteurs ont un régime particulier encadré par des textes spécifiques, notamment le Code du travail, la convention collective nationale des transports routiers et les accords de branche.
La durée hebdomadaire est de 48 heures en moyenne sur 12 semaines consécutives, avec une limite absolue de 60 heures maximale sur sept jours. Au-delà de ces seuils, le salarié ne peut pas être contraint, sauf dérogation exceptionnelle. Les heures supplémentaires sont donc celles qui dépassent ces durées de service effectif, en tenant compte des périodes de repos obligatoires et des temps de coupure, qui sont fréquents dans le secteur routier.
Quelles sont les règles qui s’appliquent au personnel roulant ?
Les salariés du personnel roulant (c’est-à-dire les conducteurs et accompagnateurs dans le transport routier) sont soumis à un cadre précis. Les limites et modalités peuvent varier selon leur statut :
- grands routiers;
- longue distance;
- courte distance; etc.
Le contingent annuel d’heures supplémentaires est souvent fixé à 220 par exemple pour les conducteurs grands routiers. Elles sont soumises à majoration, généralement de 25 % pour les huit premières et 50 % au-delà. Des accords collectifs peuvent toutefois prévoir d’autres taux ou des contreparties en repos compensateur.
Le calcul prend en compte le temps de service. Cela revient aux heures réellement passées en activité (conduite, manutention, chargement…), à l’exclusion de l’attente non assimilée à du travail effectif, sauf mention contraire dans le contrat.
Comment les entreprises doivent-elles enregistrer ces heures ?
Chaque entreprise de transport tient un dossier de suivi du temps de travail de ses salariés. Cela peut se faire via un relevé manuel, un système numérique embarqué dans les véhicules ou des feuilles de route.
L’employeur doit pouvoir justifier les heures supplémentaires de ses conducteurs, leur période de repos et le temps de conduite réglementaire. Ce suivi garantit la sécurité des salariés et le respect les dispositions légales. Il évite aussi les redressements en cas de contrôle de l’inspection du travail ou de l’URSSAF.
La rémunération et la compensation des heures supplémentaires
Les heures supplémentaires ouvrent droit à une rémunération spécifique qui s’ajoute au salaire de base. La majoration est généralement de 25 % à 50 %, sauf en cas de repos compensateur équivalent, prévu par la convention ou un accord collectif.
Le personnel roulant peut également avoir une indemnité de dédommagement des frais inhérents aux déplacements (repas, logement, etc.), sans lien direct avec les heures supplémentaires, mais qui participe au revenu global du salarié. Par ailleurs, les entreprises doivent verser les cotisations sociales sur ces heures, en respectant les plafonds et éventuelles exonérations prévues.

Quels sont les points de vigilance ?
Vérifiez votre statut dans la convention collective (grand routier, courte distance, etc.) et tenez compte de la durée de travail réel, hors temps de repos. Consultez également votre contrat pour avoir une idée des accords d’entreprise et contrôlez vos bulletins de paie pour voir la rémunération et les majorations. En outre, informez-vous sur le droit du travail qui est applicable à votre secteur.
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Passionné par l’économie et les nouvelles technologies, Gabriel est spécialisé dans les marchés financiers et l’actualité des entreprises.
